Henri BOIS (1862-1924)

par | Avr 14, 2020 | portraits

Influencé par le néo-criticisme de Charles Renouvier et par ses voyages à l’étranger, ce théologien, fils de Charles Bois, professeur à la Faculté de Montauban, s’oriente peu à peu vers un libéralisme modéré qui cherche à dépasser le dilemme orthodoxie-libéralisme. Il s’intéresse aux mouvements de Réveil, à la direction spirituelle et à la prédication. Après une licence ès lettres, un baccalauréat en théologie, il soutient une thèse sur Les origines de la philosophie judéo-alexandrine. Professeur de philosophie puis de morale et théologie pratique à Montauban, il enseigne à Montpellier la systématique à laquelle il ajoute la psychologie religieuse. Pour lui si « le christianisme c’est la personne de Jésus. Encore faut-il entrer en relation avec cette personne » (Le dogme grec, p. 107).

 

Il est le principal artisan du transfert de la Faculté de théologie de Montauban à Montpellier pour laquelle il avait conçu un plan audacieux. Très favorable au dialogue interdisciplinaire à une formation pratique pour les étudiants, il voulait transformer la Faculté en une sorte « d’École normale professionnelle » proposant des stages à la fin de chacune des trois années d’étude ainsi qu’on peut le lire sans son rapport au synode de Nîmes en 1920. La Faculté pourrait même prendre la forme, audacieuse pour l’époque, d’une « École de diaconesses-évangélistes » formées à Montpellier pour la partie théorique en théologie et à Nîmes pour la partie pratique, dans la maison de santé de cette ville. Certes, cela signifierait introduire une présence féminine massive dans la Faculté. Mais ici Bois est prudent : « la Faculté serait très disposée à donner son concours, non pas pour introduire les élèves dans la Faculté elle-même, quoique cela se fasse depuis quelques temps à Genève, mais nous voulons respecter les scrupules de tous ceux qui pourraient craindre que nous voulions instituer des femmes-pasteurs : qu’ils se rassurent ! ». Il faudra attendre encore un peu pour que des étudiantes côtoient des étudiants.

La revue ETR a publié la « position de thèse » de Herimino Paoly Randriamanantena sur le néocriticisme d’Henri Bois, pour sa thèse en philosophie et théologie soutenue en 2016.