Louis Perrier (1875-1953)

par | Nov 28, 2020 | portraits

Né le 16/11/1875 à Nîmes, Louis Perrier y fait ses études secondaires. Il obtient une licence de sciences à Montpellier où il suit les cours d’Armand Sabatier, doyen de la faculté des sciences de Montpellier.

Il s’oriente ensuite vers la théologie. Inscrit à la faculté de théologie protestante de Montauban, il soutient en 1903 une thèse de bachelier en théologie sous le titre « Les obsessions dans la vie religieuse » publié en 1905. Il poursuit ses études à la faculté de médecine de Montpellier de 1903 à 1907, date à laquelle il obtient son doctorat de médecine en soutenant une thèse intitulée « Les obsessions dans les psychonévroses ».

Dès la fin de ses études de médecine, il devient professeur de philosophie des sciences à la faculté de théologie protestante de Montauban. Il succède à Franz Leenhardt.

Pendant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé comme médecin et aumônier militaire.

Après la guerre, il est l’un des artisans les plus convaincus du transfert de la faculté à Montpellier où il enseigne jusqu’à sa retraite académique, en 1944.

Louis Perrier en 1933. (Photo familles Perrier, Fulcrand, Pithon)

Il donne aux futurs pasteurs des notions de base en physique, en sciences naturelles et en hygiène. Une caricature des années 1920 le montre expliquant aux étudiants « une question très importante : d’où vient le cuivre ? ». Doté d’une forte myopie, les étudiants en profitaient quelque peu pour lui jouer des tours lors de « chapelles » mémorables. Ainsi, de retour d’un voyage au Maghreb, les étudiants avaient transformé sa classe en campement bédouin ! Sur ces entrefaites arrivent deux gendarmes venant informer un étudiant de sa conscription. Si les gendarmes furent stupéfaits de la scène, Louis Perrier entra dans une colère noire, ne supportant pas qu’on se moque ainsi de la maréchaussée !

Ce professeur n’en était pas moins un puits de science. Il s’intéresse au sentiment religieux en s’appuyant sur les découvertes archéologiques et les connaissances anthropologiques de son temps, mais aussi à la pédagogie et fait des relevés météorologiques depuis l’observatoire qu’il a fait aménager sur le toit de la Faculté !

En 1931, il devient membre de l’Académie des sciences et lettres de Montpellier et préside la section sciences en 1936. Il y prononce 24 conférences.

En 1938, il est fait docteur honoris causa de la Faculté de théologie protestante de Debrecen (Hongrie).

Il est vice-président du Club cévenol.

Dès le transfert de la faculté à Montpellier, un lien s’établit entre la faculté et les Églises protestantes de Montpellier. Avec l’aide du professeur Louis Perrier, les étudiants s’impliquent dans la vie de l’association « Espoir » dans le quartier de Figuerolles où se trouvait un dispensaire permettant l’accès aux soins pour les plus démunis.

En reconnaissance de son action sociale, la rue où se trouve la faculté a été nommée « rue du Docteur Louis Perrier ». Henry Leenhardt, dans son In memoriam disait de Louis Perrier : « il eut trois grandes passions : la nature, les missions et sa Faculté, et toutes trois convergeaient en un même amour fervent de Dieu……Toute la beauté qu’il a su voir chez les autres, il la portait modestement en lui. Sa vie a été belle parce qu’il fut bon. »

Louis Perrier est mort le 26 février 1953 à Montpellier.

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Pour aller plus loin :

Gérard Pithon, « Contributions du Dr Louis Perrier aux recherches en psychologie, en éducation et en pédagogie : conflits et enjeux (1907-1945) », Études théologiques et religieuses, t. 92 (2017/4).

Alain Perrier, « Le professeur Louis Perrier, un homme de foi passionné de sciences », Études théologiques et religieuses, t. 92 (2017/4).

Lien vers l’Académie de Montpellier