Les conditions de la première rentrée, en novembre 1919, ainsi que des années suivantes immédiatement sont difficiles, notamment sur le plan matériel. Trouver, dans la cité languedocienne, un bâtiment aussi vaste que l’ancien couvent des Clarisses à un coût supportable s’avérait impossible. Une villa située dans un parc est achetée par souscription à M. et Mme Charles Gide, ainsi, semble-t-il, qu’une maison voisine dans le quartier de Saint Martin de Prunet, aujourd’hui baptisé « Nouveau Saint Roch ».
L’acquéreur est une Société anonyme dirigée par le Dr André Castan, professeur à la Faculté de médecine, formée de protestants montpelliérains et de quelques amis parisiens ainsi qu’un fonds suisse. Les locaux sont donc loués à l’Église jusqu’à ce qu’elle en fasse elle-même l’acquisition définitive en 1927. Ils suffisent tout juste pour l’accueil des trente-six étudiants inscrits. La difficulté de loger les professeurs à proximité est aussi signalée dans les documents synodaux, mais l’inconvénient majeur est le manque d’espace pour l’installation de la bibliothèque.
Les épouses des professeurs sont mobilisées, ainsi qu’un comité de dames de la paroisse de Montpellier pour s’occuper de la lingerie et plus généralement de la logistique.A noter que la rue où se trouve l’entrée principale de la Faculté était une impasse et s’appelait Bizeray, du nom d’un propriétaire du quartier qui possédait plusieurs terrains et résidait à cet endroit.
Charles Gide était une figure du christianisme social, pacifiste et socialiste, premier professeur d’économie politique au Collège de France. C’était un ami de la Faculté, déjà à Montauban, où il dispensait bénévolement des cours complémentaires sur les questions sociales. Une biographie signée Frédéric Rognon présente le personnage et son influence jusqu’à nos jours sur l’économie sociale et solidaire. Voir le site de l’éditeur.