« Je voudrais conter plus un souvenir qu’un témoignage à vrai dire. Voici :
Dès l’âge de 6 ans (le 1er octobre 1932) je commençais ma scolarité à l’école protestante, 1 rue Brueys, apprentissage de la lecture avec Mademoiselle Roussel, institutrice extraordinaire !
Qui se souvient d’elle maintenant ? De la lecture au certificat d’études, ce fut elle qui m’enseignait avec amour. Mais il y avait une autre personne… Monsieur le professeur Louis Perrier ! Oui, lui-même qui, à cette époque de 1932 (environ) à 1938 (et plus tard) dirigeait la Faculté de théologie.
Monsieur Louis Perrier aimait tout particulièrement l’école protestante. Il y venait souvent. Nous apprenait surtout les sciences naturelles. Il s’installait sur l’estrade au bureau de Mademoiselle Roussel et il nous expliquait tout. Il nous donnait de véritables cours et nous étions toutes suspendues à ses lèvres ! C’était passionnant avec lui : la nature, les insectes, les grenouilles !
De plus (comment organisait-il cela, je l’ignore !) nous partions avec lui dans la garrigue autour de Montpellier, pour… herboriser ! Il arrivait, il disait : « les enfants , aujourd’hui on va herboriser ! Des cris de joie s’élevaient! Pour les enfants, c’était le pur bonheur ! Avec lui, le moindre brin d’herbe avait de l’importance. Il disait : « qui a créé tout cela ? Dieu ! N’oubliez pas ! » Je n’ai pas oublié ! Je le loue chaque jour, Dieu, en contemplant la belle nature devant chez moi.
Un jour, au temple à Alès (j’étais un peu plus âgée), j’ai rencontré un de ses enfants ,un fils de monsieur Perrier. Je lui contais cette anecdote. Il rit beaucoup et me dit : « « souvent lorsque mon père partait dans la campagne nous disions : tiens, papa va faire l’école buissonnière avec ceux de l’école protestante ! ».
Lointain et doux souvenir d’un homme si humble, qui savait aimer, écouter, enseigner aux enfants. Avec tous mes sentiments sincères […] et en souhaitant un béni anniversaire à la faculté et tous ceux qui y vivent. Que l’éternel vous bénisse tous. »
Témoignage reçu le 13 juillet 2018 à la Faculté.